SCIENCE

NEWS#2

Museum Genève

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L'actualité scientifique de Muséum Genève 

Science news and events at Geneva Museum

Le Muséum d'histoire naturelle de la Ville de Genève (MHNG) acquiert, classe, conserve et étudie des spécimens afin de décrire la biodiversité mondiale et ainsi mieux protéger les espèces. Par leur travail, les chercheur.e.s en zoologie et géologie du MHNG contribuent à l'évolution des connaissances sur les espèces et l'histoire de notre planète. Les collections du MHNG comptent plus de 15 millions de spécimens et sa bibliothèque, des centaines de milliers d’ouvrages et d’articles. Contactez-nous afin d'en savoir plus sur les sujets qui vous intéressent.

The Natural History Museum of Geneva (MHNG) acquires, classifies, preserves and studies specimens in order to describe the world's biodiversity and thus better protect species. Through their work, researchers in zoology and geology at the MHNG contribute to the evolution of knowledge on species and the history of our planet. The MHNG's collections include more than 15 million specimens and its library, hundreds of thousands of books and articles. Contact us to find out more about the subjects that interest you.

Contact: Lydie Billaud, head of communications / lydie.billaud@ville-ge.ch / +41 22 418 63 22

Minioptère fuligineux d’Inde

Découvertes rares de trois nouvelles espèces de mammifères

L’inventaire de la biodiversité de notre planète est loin d’être complet puisque l’on estime que moins de la moitié des espèces vivantes ont été répertoriées. Mais la découverte d'espèces inconnues de mammifères reste rare (30 à 40 par an), chaque nouvelle description est donc toujours un événement scientifique ! Les trois dernières "made in Geneva" viennent d’ailleurs de paraître dans des publications coécrites par Manuel Ruedi, chercheur au MHNG. Il s’agit tout d’abord d’une petite chauve-souris vivant dans les forêts de bambous au nord-est de l’Inde et baptisée Glischropus meghalayanus. La deuxième provient également de cette région du monde et se nomme Miniopterus phillipsi, elle aussi un chiroptère dont le nom est dédié à un explorateur britannique. La troisième, encore une petite chauve-souris, répond au nom de Rhinolophus namuli, en référence à la montagne du Mozambique sur laquelle elle a été découverte, en Afrique australe.

Rare discoveries of three new mammal species

The inventory of the biodiversity of our planet is far from being complete since it is estimated that less than half of the living species have been listed. But the discovery of unknown species of mammals remains rare (30 to 40 per year), so each new description is always a scientific event! The last three "made in Geneva" descriptions have just appeared in publications co-authored by Manuel Ruedi, researcher at MHNG. The first specie is a small bat living in the bamboo forests of northeast India and is called Glischropus meghalayanus. The second one is also a chiropteran native to this region of the world and was named Miniopterus phillipsi after a British explorer. The third, another small bat, is called Rhinolophus namuli, in reference to the mountain in Mozambique where it was discovered, in southern Africa.

MuseumLab (FR): https://museumlab-geneve.ch/2022/08/11/decouverte-despeces-inconnues-ou-la-face-cachee-des-mammiferes/

Publications:

• (2022) A new species of horseshoe bat (Chiroptera: Rhinolophidae) from Mount Namuli, Mozambique. Acta Chiropterologica. (Online soon)

• (2022) DNA barcoding and morphological analyses reveal a cryptic species of Miniopterus from India and Sri Lanka. Acta Chiropterologica

• (15 June 2022) Out of Southeast Asia: A new species of thick-thumbed bat (Chiroptera: Vespertilionidae: Glischropus) from Meghalaya, north-eastern India. Zootaxa 5154: 355-364.

Contact: Manuel Ruedi, mammology specialist / manuel.ruedi@ville-ge.ch / +41 22 418 63 20

Radio de Janus

Notre tortue Janus et ses problèmes de vessie

Possédant une bonne santé, malgré sa tératologie (c’est-à-dire son anomalie morphologique), Janus a connu quelques problèmes de miction depuis le début de l’année 2021, il (c’est un mâle) n’arrivait plus à uriner normalement. Ces problèmes et un contrôle de santé ont révélé une masse bizarre, un calcul urinaire de grande taille. Etant donné que les calculs peuvent être soit d’origine minérale, soit d’origine organique, il était intéressant d’examiner la lithiase de Janus de plus près. Une fois la pierre extraite, elle a été examinée dans les laboratoires de notre Muséum. Depuis, notre tortue a complétement récupéré.

Our turtle Janus and his bladder problems

Having a good health, in spite of his teratology (his morphological anomaly), Janus has had some urinary problems since the beginning of 2021, he (he is a male) could not urinate normally any more. A health check revealed a strange mass, identified as a large bladder stone. Since stones can be either mineral or organic in origin, it was interesting to examine Janus’ stone more closely. Once the stone was extracted, it was examined in the laboratories of our Museum and found to be organic. Our tortoise has now made a complete recovery.

MuseumLab (FR): https://museumlab-geneve.ch/2022/07/04/janus-et-problemes-de-vessie/

Contact: Cédric Schnyder, mineralogy and petrography specialist / cedric.schnyder@ville-ge.ch / +41 22 418 63 98

Collection de fourmis d'Auguste Forel

Le Muséum d’histoire naturelle de Genève (MHNG) vient de recevoir le soutien financier d’un projet national porté par l’Académie suisse des sciences, afin de numériser et de favoriser l’étude de cinq de ses collections.
Le projet national SwissCollNet allant de 2021 à 2024, a pour ambition de soutenir la numérisation, d’améliorer la gestion et de promouvoir la recherche sur les collections d’histoire naturelle. Le Muséum a obtenu le financement de cinq projets portant sur ses collections : reconditionnement et digitalisation des collections patrimoniales Auguste Forel ; identification des 3000 spécimens d’araignées locales présentes dans les collections afin d’augmenter leur valeur et leur visibilité ; numérisation d’une partie de la collection Deslessert, collection malacologique la plus importante hébergée dans une institution suisse ; digitalisation des spécimens types d’helminthes parasites du 19e et 20e siècles ; identification de deux groupes importants de fossiles de la collection Pictet afin d’augmenter la valeur patrimoniale de la collection et rendre disponibles des infos importantes.

Le Muséum d’histoire naturelle de Genève (MHNG) vient de recevoir le soutien financier d’un projet national porté par l’Académie suisse des sciences, afin de numériser et de favoriser l’étude de cinq de ses collections.
Le projet national SwissCollNet allant de 2021 à 2024, a pour ambition de soutenir la numérisation, d’améliorer la gestion et de promouvoir la recherche sur les collections d’histoire naturelle. Le Muséum a obtenu le financement de cinq projets portant sur ses collections : reconditionnement et digitalisation des collections patrimoniales Auguste Forel ; identification des 3000 spécimens d’araignées locales présentes dans les collections afin d’augmenter leur valeur et leur visibilité ; numérisation d’une partie de la collection Deslessert, collection malacologique la plus importante hébergée dans une institution suisse ; digitalisation des spécimens types d’helminthes parasites du 19e et 20e siècles ; identification de deux groupes importants de fossiles de la collection Pictet afin d’augmenter la valeur patrimoniale de la collection et rendre disponibles des infos importantes.

Fluorite rose

Etude de la luminescence des ions de terres rares dans les fluorites roses naturelles à l'aide de microscopes Raman

De nombreux cristaux de fluorite naturelle (un cristal se formant dans les fissures des roches alpines) contiennent des éléments de terres rares. Dans ce travail, une série de fluorites roses est étudiée afin de démontrer que l'utilisation de microscopes Raman permet d'identifier ces terres rares par leur spectre caractéristique.
Les fluorites roses des Alpes se sont développées dans des eaux chaudes circulant dans les roches lors de la formation des Alpes, ce qui entraîne l’arrivée d’oxygène dans les cristaux. Cet oxygène se lie aux terres rares. La composition des fluorites permet également de distinguer leurs dates et lieux de formation.
La technique Raman permet donc d’identifier des éléments présents en très petites quantités dans ce minéral, sans avoir recours à des analyses chimiques.

Probing luminescence of rare earth ions in natural pink fluorites using Raman microscopes

Many crystals of natural fluorite (a cristal formed in the cracks of rocks in the Alps) contain rare earth elements. In this work, a series of pink fluorites are studied to demonstrate that the use of Raman microscopes can identify these rare earths by their characteristic spectrum.
The pink fluorites of the Alps grew in warm water circulating in the rocks during the formation of the Alps, which causes oxygen to enter the crystals. This oxygen binds to the rare earths. Composition of the fluoites makes it possible to distinguish when and where there were formed.
This Raman technique therefore makes it possible to identify elements present in very small quantities in this mineral, without having to resort to chemical analyses.

Publication (March 2022): https://analyticalsciencejournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/jrs.6383

Contact: Dr Edwin Gnos, mineralogy and petrography specialist / edwin.gnos@ville-ge.ch /
+41 22 418 63 59 et Cédric Schnyder, mineralogy and petrography specialist / cedric.schnyder@ville-ge.ch / +41 22 418 63 98

Cœlacanthe

Pourquoi les cœlacanthes sont presque des « fossiles vivants » ?

Les cœlacanthes sont des poissons qui se situent plus près des vertébrés terrestres que des autres poissons. Seules deux espèces vivent aujourd'hui. On les qualifie parfois de « fossiles vivants » car leur évolution morphologique est plutôt lente. Dans une « Opinion » publiée dans Frontiers in Ecology and Evolution, Lionel Cavin et Nadir Alvarez proposent une explication simple à l'évolution lente des cœlacanthes. Ces animaux peuvent vivre environ un siècle, ils se reproduisent à l'âge de 50 ans et leur gestation dure 5 ans : des caractéristiques remarquables pour des vertébrés ! Les paléontologues du Muséum de Genève ont découvert sur la base de fossiles que certains cœlacanthes du Jurassique et du Crétacé pouvaient mesurer plus de 5 mètres de long. Si le métabolisme de ces anciens poissons est aussi lent que celui des cœlacanthes actuels, ces animaux devaient vivre probablement plusieurs siècles. Ces deux découvertes indiquent que, chez ces cœlacanthes, le temps de génération est extrêmement long. Cette caractéristique peut expliquer en grande partie pourquoi ces poissons ont évolué si lentement depuis plus de 400 millions d'années.

Why are coelacanths almost "living fossils"?

Coelacanths are fish that are closer to terrestrial vertebrates than to other fish. There are only two extant species. They are sometimes called "living fossils" because their morphological evolution appears to be slow. In an "Opinion" published in Frontiers in Ecology and Evolution, Lionel Cavin and Nadir Alvarez propose a simple explanation for the slow evolution of coelacanths. These animals can live for about a century, that they reproduce at the age of 50 years and that their gestation lasts 5 years: remarkable characteristics for vertebrates! Paleontologists from the Geneva Museum have discovered on the basis of fossils that some coelacanths from the Jurassic and Cretaceous periods could measure more than 5 meters long. If the metabolism of these ancient fish is as slow as that of present-day coelacanths, these animals probably lived for several centuries. These two findings suggest that in these coelacanths the generation time is extremely long, and that this has been true for hundreds of millions of years. This characteristic may explain in large part why these fish have evolved so slowly over 400 million years.

Illustration Martinets

Méli-mélo chez les martinets

Selon une étude génétique, deux espèces de martinets s’hybrideraient entre elles de manière insoupçonnée. Dans la ville de Bastia en Corse, deux espèces migratrices qui se ressemblent beaucoup, le martinet noir et le martinet pâle, se côtoient et il leur arrive parfois de nicher dans les mêmes bâtiments.
Le Muséum d'histoire naturelle de Genève (MHNG), avec des collègues d’autres institutions, a lancé il y a quelques années, une étude génétique sur les colonies de martinets de Bastia. Les résultats, publiés en 2022, suggèrent la présence d’individus hybrides en Corse mais également dans d’autres localités d’Europe où seuls nichent les martinets noirs. Ces deux espèces sont de proches cousines, séparées il y a moins de 2 millions d’années. Elles peuvent cependant se reproduire de manière occasionnelle.

Mixing and matching among swifts

According to a genetic study, two species of swifts can hybridize in an unsuspected way. In the city of Bastia in Corsica, two migratory species that are very similar, the black swift and the pale swift, live side by side and sometimes nest in the same buildings.
A few years ago, the Natural History Museum of Geneva (MHNG), with colleagues from other institutions, launched a genetic study on the swift colonies of Bastia. The results, published in 2022, suggest the presence of hybrid individuals in Corsica, but also in other places in Europe where only black swifts nest. These two species are close cousins that separated less than 2 million years ago, however they can interbreed occasionally.

Museumlab

Agenda

Online
tout contre la Terre, le podcast
Série de podcast sur nos émotions face au dérèglement climatique, avec des chercheurs du CISA (Genève) et dans le cadre de l'exposition tout contre la Terre.

Dès le 22 août
tout contre la Terre, Grands entretiens (podcast)
À l’occasion de l'exposition, le MHNG inaugure une collection de conversations podcast. Invité·e·s : celles et ceux, artistes ou chercheur·euses, qui ont façonné ou inspiré cet événement.

26 août/august 
Nuit des chauve-souris / International Bat Night
Le temps d’une soirée, venez découvrir le monde mystérieux des chiroptères.

3 septembre/september
Anniversaire de Janus
Notre Janus fête ses 25 ans, une prouesse de longévité pour une tortue bicéphale !

23 septembre
La nuit et belle
Extinction lumineuse du Grand Genève la nuit du 23 septembre, 3e édition dédiée aux économies d'énergie.

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1, route de Malagnou 1208 Genève - CH

+41 22 418 63 00

Musée d'histoire des sciences
Parc de La Perle du Lac
128, rue de Lausanne 1202 Genève - CH
+41 22 418 5060